Working Paper
Contribution Possible De L'excédent Japonais Au Développement Économique Mondial

1. La communauté internationale doit mettre au point des methodes permettant de soutenir la croissance japonaise afin d'attenuer les effets de l'essoufflement americain et d'enrayer toute amorce de deflation mondiale.2. Alors que certaines des politiques requises impliquent raccroissement des investissements du Japon sur son propre marche interieur, il est peu probable que ce pays puisse absorber une epargne dont le taux atteint 27 pour 100 du PNB.3. II semble par consequent necessaire que le Japon, dont le rythme de croissance doit etre soutenu, continue a s'appuyer pour une large part sur l'augmentation de ses exportations et conserve ainsi une balance des paiements courants fortement creditrice, ce qui devrait lui permettre de poursuivre ses "exportations" d'epargne excedentaire a l'etranger.4. L'important excedent des paiements courants du Japon et ses succes a ['exportation sont principalement dus a son avantage relatif dans les secteurs ou il exporte, mais resultent egalement de l'ampleur du deficit budgetaire, et done commercial, des Etats-Unis.5. Toute reduction du deficit budgetaire et commercial americain, en l'absence de mesures compensatoires, tendrait a reduire le marche exterieur du Japon et a compromettre sa croissance economique, et done celle de l'economie mondiale. Ces mesures compensatoires pourraient consister a accroitre la capacite d'importation des pays en developpement, ce qui peut etre accompli en consacrant une partie de l'excedent japonais au financement de leurs deficits. Cela signifie que l'epargne japonaise excedentaire qui ne peut etre absorbee par les marches interieur ou americain peut servir a financer la formation de capital productif dans ces pays.6. En consequence, il y a lieu d'elaborer des mecanismes assurant l'intermediation financiere de l'excedent japonais a cette fin.7. Une fois le principe accepte, il devient possible de mettre au point les instruments et les mecanismes financiers indispensables, qui vont de la mise en oeuvre d'un plan Marshall japonais au profit des pays en developpement, comme cela a ete recemment propose, a la promotion des investissement japonais dans ces pays et a l'accroissement des prets consentis par les banques internationales du Japon. Comme les mecanismes d'intermediation doivent permettre a l'epargne privee japonaise de trouver un emploi dans les pays en developpement, le gouvernement du Japon pourra etre amene a les promouvoir, soit en bonifiant les taux d'interet des prets accordes a ces pays, soit en fournissant certaines garanties additionnelles aux organismes de gestion de l'epargne privee japonaise, afin de rendre attrayant l'investissement dans les pays en developpement. La diminution considerable, ces dernieres annees, du deficit budgetaire du Japon par rapport au PNB ainsi que de ses taux d'interet devrait faciliter ce processus au cours des prochaines annees. Dans ce contexte, les pouvoirs publics japonais pourraient prendre l'initiative de consacrer un dixieme de 1 pour 100 (0,1 %) de leur PNB a la creation d'un fonds international, tout en invitant en meme temps les autres pays industrialisees a y verser une contribution equivalente. Ce fonds devrait permettre d'accorder des conditions liberates et des mesures d'incitation du type precedemment mentionne, et done de favoriser les mouvements de capitaux prives vers les pays en developpement, ces apports constituant un multiple substantiel des ressources mises a disposition par le fonds.